Women at Risk : Des femmes en péril attaquées sans autre raison que leur genre.
C'est l'alerte lancee par Bob Herbert contre le fléau que constitue la misogynie dans un excellent article paru cet été dans l'édition du 8 août 2009 du New York Times à la suite du meurtre perpétré sur 3 femmes par un certain George Sodini qui en avait également blessé 9 autres avant de se donner la mort.
Bob Herbert a cette réaction d'autant plus intéressante que c'est un homme qui l'écrit. Beaucoup devrait la méditer :
" Nous sommes si habitués de vivre dans une société saturée de misogynie que le traitement barbare infligé aux femmes et aux filles ne nous surprend presque plus.Nous nous prétendons révoltés par ces crimes odieux, mais notre indignation se dissipe rapidement. Nous vivons dans un milieu où le viol, le meurtre et l’humiliation de femmes n’est pas seulement une quasi-constante des actualités, mais aussi une des bases de l’industrie du divertissement dans notre pays."
Ces faits tragiques donnent également à l'auteur de revenir sur des faits de l'automne 2006 au cours duquel, toujours aux Etats-Unis, un forcené s’était introduit dans une école rurale Amish en Pennsylvanie et avait tué plusieurs fillettes après avoir séparé les filles des garçons :
" J’avais écrit, à l’époque, qu’il y aurait eu un énorme tollé si le tueur avait séparé ses victimes potentielles en fonction de leur race ou de leur religion avant d’abattre, par exemple, seulement les Noirs, ou les Blancs, ou les Juifs. Mais quand un meurtrier s’en prend seulement à des fillettes ou à des femmes, les cris d’indignation sont beaucoup plus rares. "
Certes, les faits se sont déroulés aux Etats-Unis où il est plus facile de disposer d'une arme à feu qu'en France. Il n'en demeure pas moins que ceux qui perpétuent des violences et des crimes ont d'autres armes à leur disposition au sens propre comme au sens figuré.
La conclusion de Bob Herbert pourrait ainsi tout aussi bien s'appliquer chez nous :
" La vie aux États-Unis est effroyablement violente, mais nous devrions prendre conscience davantage du nombre sidérant de violences faites aux femmes et aux fillettes tous les jours, sans autre raison que leur genre. Elles sont attaquées parce qu’elles sont de sexe féminin.
Notre société serait en bien meilleure santé, physiquement et mentalement, si nous voulions bien reconnaître que la misogynie est un problème grave et omniprésent, et que la perception maladive que tant d’hommes ont des femmes, combinée à l’aberrante facilité de se procurer des armes, est un mélange toxique aux conséquences des plus tragiques. "
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